A 50 ans bien sonnés, c’est sûr, j’avais démêlé tous les fils, retiré les cailloux de mes chaussures, changé de lunettes et l’horizon s’était bien éclairci. Mon père, ma mère, mes frères-zé-mes-soeurs, mon mari, mes enfants… ce serait donc devenu le bonheur ? 😄 Sans marteau mais non sans douleur, j’avais enfin trouvé qui je suis, où je vais, bref le sens de ma vie. Ouf !!! Tout cela était très clair jusqu’à ce que …patatras ! Ce bel alignement qui me procure une énergie de dingue, une humeur à peu près égale, une capacité à surfer en équilibre sur les contrariétés, se met à faire des zigzags. D’un coup les différents pans de ma vie en prennent pour leur grade, aucun n’est épargné …
Mais quel événement particulier est venu se permettre d’ébranler cette « belle » stature patiemment construite au fil des années ? Mes efforts auraient été vains ? Vite passons à autre chose, pas question de revenir en arrière… Tout ça pour ça ? J’ai envie de me sentir en paix, sereine, joyeuse et d’aller de l’avant sans plus me poser de question. C’est tellement plus simple et confortable.
Oui, et en même temps … 😉
C’est alors que je me souviens …. Ces zigzags sont comme des sorties de route nécessaires pour ralentir et mieux repartir. Ils viennent témoigner qu’on ne grandit pas sans crises. D’ailleurs saviez-vous que les mots “crise” et “croissance” ont la même racine ? Ces périodes (plus ou moins longues) où l’édifice menace de s’écrouler avec plus ou moins de fracas, viennent murmurer quelque chose à mes oreilles.
A condition d’accepter d’entendre :
- ils me rappellent ma vulnérabilité,
- ils m’invitent à progresser dans la connaissance de moi-même.
D’accord mais pour quoi faire ?
En éprouvant ma vulnérabilité, j’ai réalisé que j’étais plus à même d’entrer en résonnance avec la fragilité de l’autre, de mieux la comprendre. C’est essentiel dans mon métier d’accompagnement d’être en empathie réelle. Cela me donne un « super pouvoir » pour l’autre tout en me gardant d’avoir du pouvoir sur lui.
Sur l’autre aspect, j’ai encore plus pris conscience que le chemin vers la connaissance de soi est infini. En adepte de la CNV* je me suis mise à chercher mes besoins non satisfaits derrière ces émotions douloureuses. De prime abord, j’ai identifié la sérénité et la paix : normal que je me sente si mal dans la tempête donc … Mais en allant plus loin, ont émergé mes besoins de développement et d’évolution : crise, croissance … vous vous souvenez ?
Petit conseil avant de se quitter : Parfois, l’inconfort qui se manifeste dans le concret de nos existences n’est qu’un symptôme. Alors, avant d’envoyer balader compagnons de vie, boulot (pour ne citer qu’eux ;-), faites le chemin d’accueillir et de comprendre ce qui se passe.
Ecoutez ce qui se murmure à vos oreilles …
